Deutsche Fassung: siehe unten
4e workshop de la Société suisse d’historie de la Santé et des soins infirmiers, vendredi 16 juin 2017 à l’Insitut d’histoire de la médecine de l’Université de Berne.
Les professionnels de la santé mobilisent quotidiennement des objets, mais aussi leur propre corps, dans la réalisation des soins, des thérapies ou dans l’accompagnement à la naissance. Si certains de ces objets ont suscité la curiosité et ont donné lieu à toute une littérature, comme le stéthoscope devenu l’un des symboles des médecins, un grand nombre d’autres ont été jusqu’à récemment quasiment absents des recherches historiques. Cela tient en partie à l’accès aux savoirs, souvent réservé aux seuls initiés. Pour autant, les objets constituent un excellent point de départ pour explorer les pratiques et techniques professionnelles dans leur diversité et leurs spécificités au plus près du terrain.
Parmi d’autres, l’approche parfois controversée de l’histoire matérielle, l’histoire des techniques ou la théorie de l’acteur-réseau développée par une équipe de sociologues français permettent de multiplier les regards sur les objets, les considérant tantôt dans leur matérialité la plus crue ou tantôt à l’égal d’acteurs sociaux. De cette manière, les objets mobilisés par les professionnels de la santé peuvent, par le biais de leur matérialité, nous faire accéder aux conditions concrètes de leur utilisation dans un lieu donné et une période passée. De même, qu’ils peuvent nous faire accéder aux conditions de production des savoirs – dans leur acception la plus large – et dans une certaine mesure à la relation aux corps examinés et soignés. Ainsi, le stéthoscope créé par Laennec il y a 200 ans visait autant la performance, c’est-à-dire une meilleure capacité d’écoute des bruits corporels utiles au diagnostic, que la pudeur, comme sensibilité et norme sociale située.
Bien évidemment, les objets ne se développent pas hors de tout ancrage social. Ils ne sont ni figés – que ce soit dans leur forme ou leur usage – ni le fruit d’un progrès linéaire et continu. Leurs « biographies sociales », faites de succès, de transmissions, mais aussi d’échecs, d’oublis, dedétournements ou d’adaptations sont de ce point de vue particulièrement intéressantes. Ils peuvent en effet monter ou descendre l’échelle sociale du prestige, varier dans leur fonctionnalité en passant du domaine thérapeutique, hygiénique jusqu’à celui du bien-être. Leur valeur symbolique peut parfois concurrencer leur valeur instrumentale. Ainsi, le Pinard, un stéthoscope obstétrical est-il resté pendant une longue période le moyen de surveillance du foetus le plus universellement utilisé et pour la sage-femme un lien fort avec sa patiente et son bébé, autant qu’avec ses consoeurs. L’usage des objets et du corps s’inscrivent donc dans une société, une culture. Ils contribuent à ce titre à construire ou consolider des groupes sociaux, comme entité ou segment au sein des professions de la santé. Ils donnent lieu à l’édiction de normes et de catégories sociales agissantes, ils jouent sur l’horizon des possibles. Dans ce sens, objets, gestes et technologies s’entrecroisent (ou pas) avec des attentes sociales. Comment analyser le succès des rayons ultra-violets au début du XXe siècle, censés contribuer à renforcer le corps humain, autrement que par la conjonction d’une offre technologique avec une attente sociale. De nombreux instituts médicaux, physiothérapeutiques ou esthétiques d’alors possèdent en effet cette installation et proposent ce soin à visée thérapeutique. Dans ce cas, est-ce prioritairement la demande du public qui crée l’offre ou à l’inverse, l’offre qui crée la demande ? Et que dire de la durée de vie d’un objet, d’un geste ou d’une manoeuvre dans la pratique des soignant.e.s et des sages-femmes ? Sont-ils soumis à des réévaluations en termes de légitimité ou de validité ? Se transmettent-ils par oral ou donnent-ils lieu à des descriptions consignées par écrit ? Et, dès lors, de la part de qui et dans quel but ? Provoquentils des controverses et des disputes ? Incarnent-ils des enjeux de pouvoir ? Telles sont quelquesunes des questions que le 4e Workshop 2017 de la Société Suisse d’histoire de la santé et des soins infirmiers propose de traiter.
Les chercheur.e.s et professionnel.le.s de la santé intéressé.e.s sont invité.e.s à proposer des communications reliées à la thématique générale. Les propositions, d’une demi-page environ, accompagnées de renseignements sur le.la contributeur.trice et son rattachement institutionnel, doivent être adressées jusqu’au 15 février 2017 à l’adresse électronique suivante : gpg@gpg-hss.ch. Les frais de voyage seront remboursés et un petit repas à midi est offert. Pour tout renseignement supplémentaire, veuillez vous adresser à veronique.hasler@hesav.ch.
Responsables : Véronique Hasler (historienne et physiothérapeute, HESAV et IUHMSP Lausanne) Kristin Hammer (sage-femme et historienne, ZHAW Winterthur), Sabina Roth (historienne indépendante, Zürich).
Dinge unter der Lupe: Geschichte(n) und materielle Kultur(en) in den Gesundheitsberufen
4. Workshop der Schweizerische Gesellschaft für Gesundheits- und Pflegegeschichte
Freitag, 16. Juni 2017 im Medizinhistorischen Institut der Universität Bern.
Fachleute in den Gesundheitsberufen setzen tagtäglich Gegenstände sowie ihren eigenen Körper ein, sei es in der Pflege, in den Therapien oder in der Geburtshilfe. Einige dieser Dinge haben historische Neugierde geweckt und sind in der Literatur reichlich dokumentiert worden, wie z.B. das Stethoskop, das zum Symbol der Ärzteschaft geworden ist. Eine grosse Anzahl anderer wurde von der Geschichtsforschung hingegen kaum beachtet. Dies ist zum Teil dadurch zu erklären, dass das Wissen von solchen Gegenständen oft nur den „Eingeweihten“ bekannt ist. Dennoch bilden Dinge einen sehr guten Ausgangspunkt, um berufliche Praktiken und Techniken in ihrer Vielfalt und in ihren Besonderheiten zu erforschen.
Verschiedene und teilweise kontroverse Ansätze wie z.B. Materielle Geschichte, Geschichte der Technik oder auch die von französischen Soziologen entwickelte Akteur-Netzwerk-Theorie ermöglichen eine vielfältige Betrachtungsweise der Gegenstände, die von ihrer Auffassung als rohe Materialität bis zu ihrer Gleichstellung mit sozialen Akteuren reicht. So machen uns die von den Fachleuten des Gesundheitswesens eingesetzten Dinge allein durch ihre Materialität auf die konkreten Verhältnisse ihrer Nutzung an einem Ort, in einer bestimmten Epoche der Vergangenheit aufmerksam. Ebenso können sie erkennen lassen, wie Wissen in seinen vielen Dimensionen entsteht und wie sie die Beziehung zu den untersuchten und gepflegten Körpern gestalten. Wiederum sei das vor 200 Jahren von Laennec erfundene Stethoskop erwähnt, das als Instrument in Gebrauch sowohl das Abhören körperlicher Geräusche für die Diagnose verbesserte als auch ermöglichte, dem Schamgefühl, den Empfindlichkeiten und sozialen Normen zu entsprechen. Die Entwicklung von Objekten ist selbstverständlich in ein bestimmtes soziales Umfeld eingebunden. Daher sind Dinge in ihrer Form oder in ihrem Gebrauch nicht starr, ebensowenig sind sie das Resultat eines linearen Fortschritts. Ihre „sozialen Biographien“ sind somit besonders interessant, die von Erfolgen und Übertragungen, aber auch von Misserfolgen, unangemessener Anwendung und Vergessen sowie von Anpassungen geprägt sind. Dinge können auf der sozialen Leiter des Prestiges hinauf- oder hinuntersteigen, in ihrem Gebrauch vom therapeutischen zum hygienischen bis hin zum Wellness-Bereich variieren. Ihr symbolischer Wert kann ihre Nützlichkeit konkurrenzieren. So kam das Pinard-Rohr in der Geburtshilfe weltweit über Jahre in Gebrauch, um den Foetus zu überwachen aber auch als Objekt, das die starke Verbundenheit der Hebamme sowohl mit ihren Patientinnen als mit ihren Kolleginnen symbolisierte.
Der Gebrauch von Dingen und des Körpers ist also in die Gesellschaft, in die Kultur eingeschrieben. Er trägt zur Bildung und Konsolidierung sozialer Gruppen bei wie dies bei einer Einheit oder deren Segmenten unter den Gesundheitsberufen der Fall ist. Er führt zum Erlass von Normen und öffnet einen weiten Raum für Möglichkeiten des sozialen Handelns. Denn Gegenstände, Gesten und Technologien kreuzen sich (oder auch nicht) mit sozialen Erwartungen. Wie kann der Erfolg von ultravioletten Strahlen, die anfangs des 20. Jahrhunderts zur Stärkung des menschlichen Körpers eingesetzt wurden, anders analysiert werden denn als ein Zusammentreffen von technologischem Angebot mit sozialer Erwartung? Zahlreiche medizinische, physiotherapeutische und Schönheitsinstitute verfügten zu dieser Zeit tatsächlich über solche Einrichtungen und boten diese Behandlung mit therapeutischer Absicht an. Ist es wie in diesem Fall die Nachfrage des Publikums, die das Angebot bewirkt, oder im Gegenteil, das Angebot, das die Nachfrage hervorbringt? Und wie steht es weiter mit der Lebensdauer eines Objekts, einer Geste oder eines Manövers der Pflegenden und der Hebammen? Werden sie regelmässig begutachtet bezüglich ihrer Legitimation und Wirksamkeit? Werden sie mündlich weitergereicht oder entstehen schriftliche Beschreibungen? Wenn ja, auf wessen Anfrage und zu welchem Zweck? Rufen sie Auseinandersetzungen und Streitigkeiten hervor? Kommen mit ihnen Machtverhältnisse ins Spiel? Dies sind einige der Fragen, denen im Rahmen des Workshops 2017 der Schweizerischen Gesellschaft für Gesundheits- und Pflegegeschichte nachgegangen wird.
Forscherinnen und Forscher sowie Fachleute aus dem Gesundheitswesen sind eingeladen, Beiträge im Zusammenhang mit der allgemeinen Thematik vorzuschlagen. Ein Abstract des Beitrags von ca. einer halben Seite, zusammen mit Angaben über Person und institutionelle Anbindung der/des Beitragenden bitte bis 15. Februar 2017 an folgende Adresse senden: gpg@gpg-hss.ch. Reisespesen werden zurückerstattet, ein kleines Mittagessen wird offeriert. Für zusätzliche Informationen wenden Sie sich an veronique.hasler@hesav.ch.
Verantwortlich: Véronique Hasler (Historikerin und Physiotherapeutin, HESAV und IUHMSP Lausanne), Kristin Hammer (Hebamme und Historikerin, ZHAW Winterthur), Sabina Roth (freiberufliche Historikerin, Zürich). Übersetzung aus dem Französischen: Michèle Schärer.